Parapente : les quatre principes fondamentaux
Lorsque nous pratiquons le SIV chez Flyeo, nous nous concentrons sur l’application de 4 fondamentaux pour nos pilotes. La maitrise de ces fondamentaux permettent aux pilotes de faire face à la plupart des situations. On vous explique ce qu’ils sont dans cet article
Lorsque nous pratiquons le SIV chez Flyeo, nous nous concentrons sur l’application de 4 fondamentaux pour nos pilotes. Les compétences liées à ces fondamentaux permettent au pilote de faire face à la plupart des situations.
Pour les acquérir, nous ne vous demandons pas de passer par des manœuvres extrêmes, ni même le décrochage si l’idée de l’apprendre vous déplaît.
1. Faites confiance à votre sellette
Faire confiance à sa sellette signifie tout simplement de l’utiliser telle qu’elle a été conçue. C’est le socle de nos fondamentaux, sans celui-ci vous n’accéderez pas aux autres compétences.
Imaginez un pilote de rallye derrière son volant assis sur un de ces énormes ballons de fitness au lieu du classique siège baquet… A chaque virage, c’est couru d’avance, le déséquilibre est assuré, et le pilote viendra chercher naturellement quelque chose pour s’accrocher et rattraper. Au lieu de se concentrer à 100% sur ses trajectoires en tenant son volant à deux mains, les bras vont aller rechercher des appuis pour rétablir l’équilibre, et le volant sera délaissé…
Maintenant, imaginez le même pilote, bien sanglé au fond de son siège baquet ; l’équilibre est garanti, les bras sont relâchés et disponibles pour piloter le véhicule.
Nos sellettes de parapente fonctionnent de la même manière, à chaque fois que nous nous crispons et nous redressons, nous perdons le contact dorsal et ne sommes plus tenus autant que nous pourrions l’être. A cet instant, la nature humaine reprend le dessus, et les bras tentent d’aider à retrouver l’équilibre. C’est là que les soucis commencent car au bout des bras se trouvent… Nos commandes de freins ! En essayant de se rattraper d’un premier déséquilibre, nous pouvons sans le vouloir activer de grands débattements aux freins et créer un nouvel incident…
2. Dissociation des bras
Encore une caractéristique du parapentiste qui va à l’encontre des instincts naturels et d’une habitude prise au plus jeune âge, dès les premiers pas : tomber sans sortir les bras.
Cette capacité n’est pas du tout innée pour l’humain, mais cruciale pour le pilotage en parapente. Dans la vie de tous les jours, si l’oreille interne interprète un déséquilibre de plus de 30°, notre instinct nous pousse à sortir les bras pour amortir la chute.
Nous connaissons tous cette sensation, lorsque nous tentions de garder l’équilibre sur les deux pieds arrières de notre chaise de classe et que l’exercice tournait mal, instantanément, les bras se jettent en arrière pour amortir la chute.
Malheureusement, nous reproduisons d’abord ce schéma lorsque nous excédons certains angles en vol, ou lorsqu’un incident nous fait perdre l’équilibre.
Quand nous commençons à avoir confiance dans notre sellette, il devient beaucoup plus simple de dissocier les bras du corps. Le fait de se savoir “porter” par sa sellette, de faire corps avec elle nous libère l’esprit de la notion de chute et de déséquilibre, et nous amène la décontraction nécessaire au pilotage.
3. L’utilisation de tout son débattement
Vous avez dû entendre que : “la plupart des pilotes n’utilisent que 30% de leur débattement aux commandes”. Nous dirions même que c’est encore moins… Expliquons-nous : l’affirmation précédente concerne la partie profonde du freinage, le fait est que de nombreux pilotes sont timides à l’idée de descendre les mains plus bas que les maillons, disons la partie 30-100% du freinage, souvent par appréhension de rejoindre le sacro-saint mais encore inconnu point de décrochage.
Ce que l’affirmation ne dit pas, c’est qu’il y a également une majorité de pilote qui ne laisse jamais voler complètement leur aile. Par conséquent, il y a aussi une faible utilisation de la zone de freinage 0-15%. Ce qui nous amène à une utilisation de seulement 15% du débattement. Par ailleurs, il faut souligner que c’est la “mauvaise” utilisation de la plage 0-15% qui pose de gros problèmes sur la partie “remise en vol”. Vous avez certainement déjà vu passer plusieurs vidéos YouTube sur le thème des cascades d’incidents, où l’on constate régulièrement que lorsque le pilote abandonne sa bataille (et son surpilotage) pour jeter le secours, la phase bras haut précédent l’ouverture du secours suffit le plupart du temps à se remettre en vol ! Cela prouve encore et encore l’importance de l’utilisation appropriée de la zone de débattement située autour du bras haut, et pourquoi nous insistons sur ce point pendant nos stages. Plus encore, c’est un point suffisamment crucial pour être un passage obligatoire avant de passer aux décrochages ; nous avons en effet besoin de vous voir capable de vrais bras hauts dans différentes situations pour cela.
Cela parait pourtant simple comme ça, mais là encore, nos instincts naturels sont contre nous, et lorsque l’on se trouve dans une situation stressante, nous avons une tendance à attraper et à tenir quelque chose, à s’agripper, s’accrocher… Et qu’avons nous en main en volant ? Encore nos freins ! Dans lesquels nous allons instinctivement venir chercher une tension rassurante. Nous travaillons aussi sur la psychologie qui va autour du bras haut, la notion de donner de la puissance volontairement, la notion de remettre en vol, d’accepter l’idée de mettre les mains aux poulies pour dire à son aile “vole ! Reprends de l’énergie” et être prêt en même temps à réaliser une temporisation dans l’instant qui suit. Cela ne demande pas tant de compétences techniques, mais encore une fois, cela va contre notre instinct, et c’est donc bien dans la tête que ça se passe.
3. Identification de situations
C’est super de maîtriser les 3 premiers fondamentaux, mais sans le 4ème, nous ne pourrions pas savoir quand les utiliser. L’identification des différentes situations demande de l’entrainement. La répétition va renforcer votre capacité à analyser les mouvements et vous aider à percevoir votre position dans l’espace, ainsi que de comprendre l’enchaînement des situations : “s’il se passe ça, il va se passer ça ensuite. Si je ressens cela, il va m’arriver ça, etc…” En résumé, l’entrainement va permettre d’anticiper les phases, ce que vous allez ressentir dans l’instant à venir, ce que vous allez devoir faire, et enlever l’effet de surprise peu propice au contrôle de la situation. Lorsque l’on sait, on agit correctement, avec le bon geste au bon moment.
Ce n’est pas encore fini, nous n’avons pas été tout à fait complet. En effet, il y a encore un fondamental qui surpasse tous les autres abordés ici, il contrôle toutes nos actions et nos pensées. C’est un sujet tellement large que nous allons en parler sur plusieurs articles. Il s’agit de comprendre à quel point et comment notre esprit contrôle nos actions physiques, et ainsi réaliser dans quelle mesure nous aurions tout intérêt à s’entraîner mentalement à la pratique du parapente.
Nous parlerons également à l’avenir d’autres fondamentaux liés aux mouvement de notre parapente et la position dans l’espace, et comment, malgré de très faibles compétences sur le sujet, certains pilotes expérimentés volent déjà longtemps et loin, mais ne réalisent pas à quel point c’est une entrave à leur carrière de pilote. Certains basiques, une fois expliqué et compris, vous permettront tout de suite d’améliorer vos vols cross.
Enfin, il est vraiment dommage que certains se permettent de détraquer le stage SIV ; il y a en effet tellement à apprendre en pilotage, en quelques stage bien personnalisés, vous pouvez gagner des compétences qui s’installeront à jamais et feront de vous un pilote plus fiable et plus sûr.